lyrics
Apocapitalisme Now.
Je te préviens, sale petit enfoiré de gauchiste,
que l’horreur a sonné pour ton comité de mes deux
je vais lâcher mes nervis sur tes banderoles de papier crépon
intervention musclée de mes sections d’assaut
je vais te faire empaler sur ton piquet de grève, mon pote
et c’est pas tes trois barbus en orange fluo
qui vont empêcher mon pognon de ruisseler
en circuit fermé dans sa fontaine à dollars
arrosage en règle des politiques et des médias
je paye des chiens de garde pour aboyer dans les journaux
tout ce que j’ai envie d’entendre, alors, ta gueule
tu vas regretter ton boycott en correctionnelle
et ravaler ton vomis de fraternité, ô mon frère!
L’argent ne fait peut-être pas le bonheur de ceux qui en bouffent
mais il fait sûrement le malheur de ceux qui en chient
et c’est pas toi qui diras le contraire, connard,
alors tu remballes tes revendications et tu passes à l’as
licenciement à sec, mon coco,
t’as plus que ton cul pour pleurer
Apocapitalisme now
tu comprends, ou pas, mais les acquis de ma caste
sont gravés dans le marbre de mes sièges sociaux
fais donc pas chier avec tes conventions collectives à la noix
laisse-moi engranger des dividendes à la pelle
arrête avec tes réclamations hors sujet et obscènes
je sais rester courtois, moi, môssieur,
on est chez les bourgeois tout de même
tu ne sauras jamais le plaisir de se goinfrer de stock options
tu es né dans le mauvais camp, pauvre nouille
tu ne connais que les coups de schlague du marché
et tout le barnum du libéralisme à la cool
que te répètent les télés qui ânonnent le même credo
c’est en travaillant qu’on s’enrichit, mon cul
et c’est en payant la dette que tu engraisses mes amis
et moi, j’encaisse les boules par wagons entiers,
la roue tourne, que tu crois du-con et ça roule ma poule
Apocapitalisme now
Mes usines bouffent ta campagne à s’en faire péter la ruche
la pub abrutit les décérébrés qui se saignent aux quatre veines
toi tu rembourses, moi, je te pique ce que je te prête,
à tous les coups je me remplis les poches et tu te vides le corps
je palpe le flouze qui sort de ta sueur,
pauvre prole,défoncé à l’huile de palme,
tandis que j’implose sur ma thune
toi, tu creuses ta tombe,
tu creuses et tu en crèves
tu trimes pour ta retraite,
mais tu n’en verras pas la couleur
je te tue à la chaîne comme un chien,
y a plus de lutte, t’iras jamais en finale
j’ai gagné et c’est moi qui dicte les règles
t’as pas compris que c’est moi qui écris ton histoire
et celle de tous tes gosses
prolétaire de mes multinationales
pauvre pou dont j’ai rien à battre
moins que zéro, souffre douleur
combien tu veux pour ton sourire
sale gaucho, immonde fainéant
combien tu veux pour ton bonheur
Apocapitalisme now
Martin Gore
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